lundi 5 mars 2012

Solaris



Synopsis : Répondant à l'appel de détresse lancé par son ami Giberian, le commandant du Prométhée, une station spatiale gravitant autour de la planète Solaris, le docteur Chris Kelvin décide de se rendre à son bord. Une fois sur place, il découvre que Giberian s'est suicidé et que les deux autres scientifiques présentent des signes aigus de stress et de paranoïa.
Chris mène alors des recherches sur le comportement pour le moins étrange des rescapés. Lui-même sera victime d'une force mystérieuse qui le mettra en présence de Rheya, celle qu'il a aimée autrefois et qui a mis fin à ses jours.

 Huis-clos dans l'espace, poésie et drame psychologique : j'adore !!!

Il est des films que l'on ne peut pas conseiller à tous, Solaris en fait partie. C'est un film et une histoire finalement très simple, mais les caractéristiques qui le rendent si particulier seront, je le reconnais volontiers, considérés comme des défauts par ses détracteurs. Evidemment, ses défenseurs comme moi-même diront que ces mêmes éléments font toute l'originalité et le charme de ce film. 
Il en va simplement de la sensibilité et de l'attente de chacun devant un écran.

Quelles sont ces caractéristiques si controversées ?
D'abord, tous ceux qui auront vu Solaris, mettront en avant son rythme lent et tourmenté. C'est vrai que je n'ai pas souvenir d'avoir assisté à des plans aussi statiques depuis un film de Pasolini. Oui, l'avancée de l'intrigue est sans cesse coupée par des flashbacks lents également. Faut dire qu'on est plutôt habitué à l'action à tout va, au dynamisme éfréné, jusqu'à la prise de vue "caméra à l'épaule" censé offrir le maximum de réalisme et de dynamisme. Dans Solaris, rien de tel.
J'admets aussi qu'un personnage principal seul et donc "muet" pendant une bonne partie de l'histoire, ça peut rebuter. Tous ces éléments peuvent même faire quitter à certains une salle de ciné. Ce n'est pas un film d'action, car oui, il ne se passe que peu de choses. Un huis-clos dans l'espace n'est pas forcément Alien, ni même Mission to Mars ou Pandorum. Alors si certains trouvent ça ennuyeux et soporifique, je préfère même qu'ils s'en aillent pour mieux me laisser profiter de ce chef d’œuvre.




Car voilà, Solaris, c'est avant tout l'histoire d'un conflit intérieur, d'un homme au prise avec sa conscience ; une lutte entre sa raison et ses sentiments sans oublier sa culpabilité... Je crois que toute personne un minimum sensible, qui a aimé et perdu cet amour, qui a des regrets, peut comprendre et partager le conflit du personnage. C'est à la fois poignant, triste et beau.
Les images sont superbement travaillées et la musique apparait, ainsi que l'a souligné Morigan, comme un personnage à part entière. Clairement, la présence de la musique se confond totalement avec celle du corps astral qu'est Solaris.

On notera également pour les fondus de littérature et de poésie, l'intégration (digne d'une étude de littérature comparée) d'un poème de Dylan Thomas. Pour être précis, le film en VF propose une traduction qu'on ne trouve pas habituellement en France, puisqu'il ne s'agit pas de la traduction de Patrick Reumaux, mais celle-ci :


 Et la mort n'aura pas d'empire.
Les cadavres nus ne feront plus qu'un 
Avec l'homme dans le vent et la lune d'ouest.
Quand leurs os rongés à blancs auront diparus, 
Ils auront des étoiles aux coudes et aux pieds. 
Ils seront fous, ils seront sains d'esprit. 
Engloutis pas les flots, ils émergeront à nouveau. 
Les amants se perdront mais l'amour restera. 
Et la mort n'aura pas d'empire.


En définitive, Solaris est un petit bijou de science-fiction, réservé à un public averti, car les autres détesteront ce film très éloigné des codes du cinéma actuel.

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